le père

Son dos. Rocaille en bandoulière. Il avance, ouvre et tire la porte derrière lui. Je ne sais rien de ses journées. Je connais l'heure de son dos. Le mieux su, vu. Les saisons fatiguées, les journées presque rajeunies. Son dos. Moi derrière lui. Derrière lui cherchant quelle posture doit prendre l'homme à venir en moi. Chromosomes flottants, je m'arrache à son vent. Je roule entre les pierres de ses gènes. De ses gênes parfois. Léger, léger le chemin qui écorche ses genoux et les miens. Je reste derrière et installe mon regard sur son dos. Il me porte, m'évite trop de blessures, ne sait pas encore ce que je m'inflige tout seul lorsque je sors de ses traces et pose mes propres marques.

Devant le père pour certains, moi je reste derrière.

J'aime encore l'ombre. J'ai besoin d'elle.